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Avec plus 900.000 puits actifs, les Etats-Unis sont autosuffisants en gaz et pétrole. Cependant, la fracturation hydraulique, technique permettant d’exploiter des gisements pétrole et gaz moyennant la technique de fissuration d’une roche et l’injection d’un liquide sous pression, pose problème. Cette technique d’extraction du pétrole et du gaz de schiste a fait l’objet d’un certain nombre d’études. La dernière en date est sans appel, le scandale écologique de la fracturation hydraulique est avéré. « Make ou planet great again ».

Des dégâts sanitaires longtemps passé sous silence

Le Concerned Health Professionals de New York et le groupe lauréat du prix Nobel de la paix, Physicians for Social Responsibility, ont publié en mars 2018 un rapport détaillé de 266 pages sur le danger de cette technique d’extraction “non conventionnelle”. Le liquide injecté sous pression contamine les nappes phréatiques, pollue l’air et a des conséquences sanitaires particulièrement notoires. Les écologistes ont longtemps tiré la sonnette d’alarme quant aux conséquences de la fracture hydraulique sur l’environnement.

La radioactivité a un impact négatif sur les résidents à proximité de puits, spécialement les femmes enceintes. Des bébés de moins de 2,5 KG et une diminution infantile. La docteure Kathleen Nolan, co-auteure du rapport, pédiatre et bioéthicienne qui a examiné de nombreuses personnes contaminés, décrit le cas déchirant d’une famille de l’ouest de la Pennsylvanie. «Leurs deux plus jeunes enfants, âgés de 9 et 11 ans, ont commencé à avoir des tics et des spasmes. Ces spasmes persistaient même lorsqu’ils étaient endormis», explique Nolan. Selon le Dr. Marvin Resnikoff, physicien nucléaire, « ce qui est radioactif dans le sous-sol l’est toujours quand il est ramené à la surface. Ce n’est pas une alchimie où la radioactivité disparaît. »

Nappes phréatiques contaminées

On a longtemps craint depuis longtemps que le processus de fracturation hydraulique puisse contaminer les aquifères souterrains avec des produits chimiques dangereux. Des recherches menées au Texas et en Pennsylvanie ont maintenant confirmé cette hypothèse. Ensuite, il y a la question des déchets qui remontent dans un puit fissuré. Ils contiennent des produits chimiques cancérigènes, peut être inflammables. 

Dans la plus grande partie du pays, on retrouve également des éléments radioactifs dans le sous-sol. Parfois, ces déchets toxiques sont utilisés pour fracturer de nouveaux puits. Souvent, il est transporté par des camions qui doivent sillonner des routes locales étroites vers des sites appelés puits d’injection, où cette boue dangereuse est injectée profondément dans la terre, un processus qui a été maintes fois lié aux tremblements de terre.

« Un code du silence »

Le rapport «Harms of Fracking» (les dommages de la fracturation) met également en évidence des risques étonnants pour un groupe souvent négligé dans le débat sur la fracturation axé sur la santé publique: les travailleurs. La chambre de commerce américaine a créé 1,7 million d’emplois, ce qui a potentiellement exposé les travailleurs sur le terrain à des conditions extrêmement dangereuses. «Ce sont des emplois destructeurs», a déclaré la co-auteure du rapport, Sandra Steingraber avant de conclure: «Nous avons en fait détecté du benzène dans l’urine de travailleurs à des niveaux connus pour augmenter les risques de leucémie.» 

Le docteur Pouné Saberi, médecin spécialiste en médecine du travail et de l’environnement, affirme que les travailleurs sont exposés à une profusion de risques, mais que leurs blessures ne se manifestent que rarement dans les données. Ils travaillent souvent en tant que sous-traitants non syndiqués, ce qui permet aux sociétés mères de pétrole et de gaz d’éviter de signaler les blessures. Les médecins et les principaux prestataires de soins de santé de la Pennsylvanie qui desservent l’industrie, mentionnent rarement des aspects négatifs de la fracturation. «Il existe un code du silence», dit-elle. De plus, les travailleurs eux-mêmes signalent rarement des blessures ou des dangers, de peur de perdre leur emploi.