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L’histoire de la Porte de l’enfer

Tout a commencé au début des années 70, quand les pétrochimistes soviétiques ont fait de la prospection au Turkmenistan. Dans le désert de Karakoum, dans la province d’Ahal, ils ont mis la main sur des gisements riches de ressources naturelles. Ils ont envoyé des géologues sonder le sol du désert, près de la ville de Derweze. Pour trouver les richesses souterraines, ils ont commencé à forer le sol. Au moment du forage, alors qu’ils commençaient à récupérer le gaz souterrain, la croûte de terre s’est effondrée. Aucun des ouvriers ni des géologues présents sur le site n’est mort officiellement. Seul le matériel de forage a, lui, complètement disparu dans les entrailles de la terre. Du méthane toxique a commencé à s’échapper. Les Soviétiques étaient tombés, sans le savoir, sur une poche creuse contenant du méthane. Une sorte de cratère s’est ainsi formé qui libérait d’énormes quantités de méthane. Par peur de la toxicité, ils ont décidé de mettre le feu dans le gouffre. C’est ainsi que cette affaire hors norme a commencé, c’était le début d’une catastrophe écologique majeure.

Un trou de feu permanent

C’était littéralement mettre le feu aux poudres. Le feu a pris et ne s’est plus jamais éteint. Cela fait quarante ans que ça brûle. On pourrait croire qu’il s’agit d’un cratère de volcan, il n’en est rien. C’est un trou de feu alimenté par le méthane du sous sol. On a appelé ce trou le « Porte de l’Enfer » sans doute pour plusieurs raisons. Il faut savoir que la ville la plus proche, Derweze, peut également s’écrire Darvaza et que ce nom signifie « porte ». Ce foyer de gaz naturel brûle désormais en permanence. L’erreur a été de sous-estimer la quantité des réserves de gaz souterraines. Les scientifiques y ont mis le feu pensant que ça brûlerait jusqu’à extinction en quelques jours. Quarante ans après, ça brûle toujours. C’est bien la preuve de l’incroyable richesse des ressources de gaz du pays, qui se place au quatrième rang mondial en la matière. Ce cratère, qui n’en est pas un, a un diamètre de 60 mètres et a une profondeur d’environ 20 mètres. Une odeur nauséabonde se dégage de la combustion du soufre, elle se répand sur une zone assez large aux alentours.

Problème environnemental

Lors du forage, en 1971, de très grandes quantités de méthane ont été libérées. Il faut savoir que le méthane dans l’atmosphère contribue au réchauffement climatique. La santé des villageois de la ville la plus proche, Derweze, pouvait être rapidement mise en danger. Pire encore, lorsque le méthane est brûlé, il est un plus grand contributeur au réchauffement climatique. Il est plus dangereux encore que le dioxyde de carbone. L’affaire est donc sérieuse. Cela fait quarante ans que la porte de l’Enfer pollue l’atmosphère. L’odeur du feu et du soufre se répand dans toute la région créant de véritables risques respiratoires pour les populations alentour. Une boue toxique et brûlante se déverse également autour du cratère. En 2010, le chef politique du Turkménistan, Berdimuhamedow, a ordonné que le site soit fermé. Autrement dit, l’ordre a été donné que le trou soit bouché. Mais aucune mesure concrète n’a encore été prise en ce sens. Le pays a certes des richesses qui lui viennent d’autres gisements mais il n’arrive pas à financer l’opération de nettoyage tant attendue. Aucune aide financière ne lui est octroyée non plus. Il est donc peu probable que le site soit nettoyé rapidement.

L’endroit n’est pas balisé, il n’y a pas de pancarte indiquant le site, il n’y a pas barrières de sécurité. C’est une lueur jaune orangée visible d’assez loin qui guide les locaux et les rares touristes vers le site.